Les prix des logements au Portugal vont-ils commencer à baisser ?

La question est pertinente et a sa raison d´être, mais la vérité est qu´au lieu de réponses, pour l´instant, il n´y a que des points d´interrogation. Les taux d´intérêt augmentent, l´inflation est là pour rester et les coûts de la crise énergétique font partie de ce scénario avec un effet transversal sur toute l´économie, l´accès au logement devient, pour chacun d´entre nous et pour les générations futures, de plus en plus difficile. 

Comme si ce scénario ne suffisait pas, l´Institut national de la statistique (INE) a annoncé le mois dernier que les prix des logements avaient augmenté de 12,9 % au premier trimestre, par rapport à la même période en 2021, et que par rapport au trimestre précédent, ils avaient augmenté de 1,3 %. 

Face à tout cela et à l´absence de réponse de nos gouvernants, les Portugais veulent savoir: est-ce que ce sera cette fois-ci que les prix des logements commenceront à baisser ? 

Sinon, on assiste déjà à une désertification des centres urbains par les nationaux en raison du manque d´offre à laquelle ils peuvent avoir accès, tant en termes de location que d´achat. Ce facteur pousse les classes moyennes à se réfugier dans les banlieues des grandes villes en raison de l´impossibilité d´accéder à un logement dans les zones plus centrales des grandes villes portugaises, et pas seulement à Lisbonne et Porto. 

Selon plusieurs articles publiés ces dernières semaines, et également soutenus par les nouvelles publiées par la Banque centrale portugaise, il pourrait y avoir un risque de chute et de réduction des prix sur le marché de l´immobilier résidentiel, suite à des changements dans les conditions de financement, en raison de la hausse des taux d´intérêt sur les prêts hypothécaires et de la plus grande difficulté d´accès à ces derniers pour des questions de temps et de volume de l´acompte pour accéder au crédit. 

Mais il y a une partie très importante dans ces comptes qui doit être évaluée séparément et qui, d´une certaine manière, soutient l´idée qu´il n´y aura pas de réduction de la demande de biens à acquérir, ni de baisse du prix de l´immobilier. En effet, outre la hausse des taux d´intérêt et de l´inflation, il faut compter avec l´augmentation des coûts de construction, le manque de main-d´œuvre qualifiée, les retards chroniques dans l´octroi de licences pour les nouveaux projets par les conseils et les autorités locales, et les exigences les plus récentes en matière de qualification énergétique des bâtiments. Tout cela ne fera que contribuer à rendre le logement plus cher, et non à faire baisser les prix.  

Avec tous ces indicateurs, l´augmentation du coût de la construction et la demande qui n´a pas d´offre pour la satisfaire, nous ne verrons pas de baisse des prix à court terme. Au moins jusqu´à la fin de cette année et en principe jusqu´au premier semestre de l´année prochaine. 

Nous avons une forte demande de biens immobiliers de la part des investisseurs nationaux et internationaux dans les grands centres urbains, car en période d´inflation, il n´y a pas de meilleur investissement que la "pierre", c´est-à-dire l´immobilier. C´est pourquoi il existe une énorme pression sur l´offre de logements dans tout le pays, et tant que ce sera le cas, les prix ne baisseront pas.  

Le problème est l´absence de politiques publiques en matière d´urbanisme et de logement. Il n´existe pas d´incitations fiscales pour la construction de logements au Portugal, tout comme il n´existe pas d´incitations fiscales pour une industrie de la location comme le font d´autres pays d´Europe centrale depuis des décennies. Il existe au Portugal une bureaucratie meurtrière, dirigée par des idéologies politiques qui provoquent la stagnation et rendent impossible l´évolution de la société portugaise et de ses besoins. 

La réponse à la calamité du manque de logements à bas prix est entre les mains du gouvernement qui doit délivrer plus de permis et plus rapidement, de sorte qu´il y ait de la concurrence et que cela entraîne une réduction du prix des logements. En outre, une politique fiscale en faveur de l´investissement dans le logement locatif à long terme dans les centres urbains, afin que les particuliers qui créent un espace urbain pour des tiers puissent bénéficier d´avantages fiscaux et de politiques de sécurité locative en agissant plus efficacement contre ceux qui ne respectent pas les règles du jeu, tant le propriétaire que le locataire.